[EXTRAIT N°1 🎤 ]

“ Et petit à petit pour moi aussi des pièces qui ont plus de sens dans leurs démarches. Quand on va voir par exemple un certain type d'artisan, ou je pense à la démarche avec atelier Emmaüs qui me touche beaucoup. Parce que l'atelier Emmaüs c'est, on va dire, un dérivé. Enfin c'est un pas un dérivé mais en tout cas ça fait partie évidemment d'Emmaüs qu'on connaît. Et en gros leur principe, c'est d'appeler des designers à dessiner des objets. Ces objets sont fabriqués sur une base de déchets industriels, de menuiserie en général. Les objets sont fabriqués par des apprentis qui sont en difficulté de parcours, donc ça leur permet à travers la fabrication de ces objets, d'apprendre un métier. Ça leur apprend aussi une autonomie pour la suite.

Et ensuite, finalement ces matériaux qui étaient des déchets, sont revalorisés et remis sur le marché, et ça créer une boucle. Donc je trouve que c'est un cercle vertueux hyper intéressant, pas facile à mettre en place. Mais en plus avec une équipe juste adorable, hyper dynamique, et qui est vraiment dans l'authenticité et pas du tout dans le greenwashing. Il y a une vraie démarche engagée et je trouve que c'est ça qui est bien et j'aimerais faire plus de produits, plus de projets dans ce sens.”

[EXTRAIT N°2 🎤 ]

- Aujourd'hui aussi les designers, le monde du design est en train de se poser des questions, de…

“ Oui autour de moi en tout cas, mes amis designers sont pour la plupart vraiment en train de se poser ces questions de la relocalisation de la production, de la futilité aussi des objets qu'on dessine. Parce que je ne suis pas dupe, je sais très bien que j'ai fait pleins d'objets qui dans l'absolu ne servent à rien, si ce n'est que de rendre notre quotidien plus beau. Après ça dépend des points de vue évidemment. C'est très subjectif. Mais oui autour de moi c'est une évidence qu'il faut essayer de replacer un peu nos interventions, essayer d'inventer des nouvelles démarches, et idéalement c'est de les inventer avec des industriels. Mais malheureusement c'est vrai que le design n'est pas tellement ancré dans la culture des entreprises françaises.

- Pour quelles raisons tu crois ? En France particulièrement alors qu'à l'étranger c'est différent ?

En Italie par exemple c'est vraiment ancré dans la culture. En fait, ils sont aussi habitués à travailler dans des tissus de pleins de boîtes. Ils ont l'habitude de travailler ensemble et je pense qu'il y a moins ce côté communautaire peut-être dans les industries et les artisans français c'est-à-dire qu'en Italie, un industriel peut travailler avec un artisan, il y a vraiment pas de souci dans ce décalage d'échelle. Alors que je trouve que c'est plus compliqué en France. Après évidemment un changement de culture ça prend du temps. Donc voyons si cet épisode qui nous est arrivé cette année, fait en sorte que les mentalités changent et qu'on essaie de construire ensemble des nouveaux modes de fabrication et d'organisation.

Ionna Vautrin - designer

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