[EXTRAIT 🎤 ]

- Comment on pourrait aimer voir évoluer les choses dans ce domaine ?

“ La première chose que j'ai faite pendant confinement, c'était un des premiers réflexes qu'on a eu. Sur nos projets à l'étranger, on avait souvent tendance à exporter notre savoir-faire. Parce qu'on a en France un savoir-faire assez incroyable, qu'il n'y a pas dans les autres pays du monde. Ça c'est vrai, on a un savoir-faire, un artisanat d'art qu'on ne trouve nulle part ailleurs vraiment. Je ne suis pas chauvine, il y a l'Italie, mais on a beaucoup d'artisanat. Donc c'est vrai, dès qu'on faisait un projet, on avait tendance à prescrire français. Et le problème c'est qu'aujourd'hui il y a eu le corona virus, toutes les frontières ont été bloquées, et il y a pleins de projets qui ont dû être arrêtés parce qu'on n'a pas pu envoyer les choses, que tout était bloqué. Donc ça a été dans l'urgence absolue, vite il faut trouver une référence locale demain matin. Après un an et demi de travail, c'est quasiment impossible, donc on ne va pas le faire. On va mettre de la peinture en attendant. On va attendre parce qu'on ne peut pas faire n'importe quoi non plus. Mais maintenant pour les prochains projets, par exemple on travaille à Chengdu en Chine, sur une boutique Cartier. C'est une ville qui est hyperintéressante. Le Sichuan c'est une région hyper particulière avec tout un climat nuageux. On s'est beaucoup inspiré de ça. Et première chose, j'ai demandé à la filiale locale de me trouver un marbrier local, un ébéniste local, et on va commencer la conception avec eux. Parce que le problème c'est de dire "oui je veux le marbre jaune de Sienne, italien en Chine" il va venir d'Italie. À un moment donné, il y a pas de secrets. C'est pas parce qu'il a été acheté par un marbrier chinois, qu'il viendra pas d'Italie. Donc le but aujourd'hui c'est de trouver, mais ça demande un travail encore plus important de recherches, les matériaux locaux. Ça ne veut pas dire juste transformé par les artisans, locaux, ça veut dire aussi sourcer un marbre local, un bois local, qui correspond à une essence qu'on trouve dans la région. Et ça je pense que c'est le travail de demain.

C'est un travail qui est difficile, parce que c'est très difficile de trouver les artisans locaux, dans des pays étrangers. Il faudrait un Furzib géant de l'artisanat. Il faudrait que quelqu'un développe quelque chose qui permette de dire "Ok j'ai un projet au Sichuan, et j'ai besoin de savoir quel type de marbre, quel type de bois il y a là-bas". Parce que ça nous permet de conceptualiser différemment. ”

Laura Gonzalez - Architecte d’intérieur

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